Les effets du changement climatique se font déjà sentir un peu partout à travers le monde. Les conséquences vont jusqu’à s’attaquer à nos assiettes. Et le riz semble être l’une des premières victimes en voyant chuter sa concentration de protéines et de vitamines. Ainsi cet aliment commence-t-il à perdre ses capacités nutritives. Le rejet croissant de dioxyde de carbone dans l’atmosphère fait perdre au riz une partie de sa valeur nutritionnelle, a révélé une étude publiée le mercredi 23 mai 2018 dans la revue Science Advances, rapportée par 20 minutes.fr. Ce qui n’est certainement pas une bonne nouvelle pour les grands consommateurs de riz de la planète, pour Haïti notamment où la population consomme quotidiennement cet aliment.
Les chercheurs ayant conduit cette étude ont réussi à prouver que « Les gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, peuvent avoir un impact sur le contenu nutritionnel des plantes que nous mangeons », explique le coauteur Adam Drewnowski, professeur d’épidémiologie à l’université de Washington.
Pour aboutir à ces conclusions, rapporte 20minutes.fr, les chercheurs ont planté 18 variétés de riz différentes dans des champs au Japon et en Chine. Certaines parties étaient entourées d’un octogone de plastique de 17 m de large. Dans ces « serres », la concentration en CO2 a été augmentée pour simuler celle prévue au milieu du siècle, soit 568 à 590 parties par million contre 400 ppm aujourd’hui.
Résultat : le fer, le zinc, les protéines et les vitamines B1, B2, B5, et B9 – qui aident le corps à convertir la nourriture en énergie – ont vu leur concentration réduite dans le riz. La présence de protéines a ainsi diminué de 10,3%. Les chercheurs supposent que le fort taux de CO2 augmente le contenu en glucides de la plante, réduisant les protéines et minéraux, rapporte le site français d’informations.
Selon le professeur susmentionné, « L’effet pourrait être dévastateur dans les pays consommateurs de riz, où environ 70% des calories et la plupart des nutriments viennent du riz ». Selon cette étude, il y a comme risque, à l’horizon 2050, de voir 150 millions de personnes supplémentaires souffrir de carence en protéines. Les pays les plus pauvres sont les plus menacés. En ce sens, Haïti où le riz a une place importante dans la diète alimentaire a de quoi à s’inquiéter.